Affichage des articles dont le libellé est Légère Amertume. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Légère Amertume. Afficher tous les articles

mardi 11 janvier 2022

Tão forte quanto a vida

"Tão forte quanto a vida", ça signifie "Aussi fort que la vie" et c'est le titre d'un article du magazine littéraire Quatro Cinco Um sur Ligeiro amargor: uma história do chá, la version brésilienne de Légère amertume: une histoire du thé.
Fin 2021, Quatro Cinco Um avait classé l'album dans sa liste des meilleures bandes dessinées de l'année publiées au Brésil.

Vous trouverez le lien menant à l'article en ligne en question ici mais pour les non-lusophones, nous en avons fait une traduction en français ci-dessous. Bonne lecture à  vous ! ^^



Aussi fort que la vie
En racontant l’histoire du thé, une bandes dessinée africaine montre les conflits et les plaisirs entourant la boisson la plus consommée au monde.

Paula Carvalho
01jan2022 05h51 (01jan2022 13h49)

Ilustrations de Koffi Roger N’Guessan Extrait

---------------------------------------------------
Elanni & Djaï
Ligeiro amargor:  uma história do chá
Trad. Maria Emília Palha Faria
Skript • 76 pp • R$ 79
---------------------------------------------------

Lorsqu’ils boivent trois verres de thé à la menthe, les Touaregs, le peuple nomade qui habite les régions désertiques d’Afrique du Nord, disent que le premier est « aussi fort que la vie », le second « aussi amer que l’amour » et le troisième « aussi doux que la mort ». C’est ce dicton qui guide les trois chapitres de la bande dessinée Légère amertume : une histoire du thé, scénarisée par Elanni et Djaï et illustrée par Koffi Roger N’Guessan.

À travers trois moments de la vie d'Adjoua - lors de son enfance à Abidjan, en Côte d’Ivoire, en 1964; à Freetown, en Sierra Leone, en 1983; et plus âgée à Pékin, en Chine, en 2019 , nous découvrons l’histoire du thé, une boisson consommée par 70% de la population mondiale, selon Gervanne Colboc-Leridon de Cape and Cape, une maison de thés d’Afrique. Elle explique dans un texte qui apparaît à la fin de la bande dessinée comment la production de thé sur le continent a augmenté, à tel point que le Kenya est le troisième producteur mondial, derrière la Chine et l’Inde.

De la Chine au monde

Dans la première partie de la bande dessinée, une Adjoua effrayée court en pleurant dans les bras de sa mère après avoir reçu le sourire d’un homme plus âgé qui prend le thé avec un groupe d’amis. Pour la calmer, la mère de la jeune fille prépare un thé à la menthe alors qu’elle raconte comment elle a reçu une théière cabossée, qui appartenait au sultan du Maroc, cadeau du duc de Buckingham, à la fin du 17ème siècle. C’est à partir de ce contact des Anglais avec les Marocains que le thé s’est répandu dans toute l’Afrique de l’Ouest, même si les peuples du continent fabriquaient déjà des infusions avec d’autres herbes.

Petite parenthèse: « thé » est le nom qui est donné spécifiquement à la boisson faite avec les feuilles de Camellia sinensis; « infusion » est le nom de la boisson faite avec d’autres plantes, qui était déjà pratiquée par d’autres cultures dans le monde. Cependant, le terme « thé » est devenu populaire de nos jours pour parler de tout type d’infusion. Une autre curiosité est l’origine du mot « thé », qui vient de « cha », en mandarin parlé en Chine continentale et qui était le nom utilisé à Macao, où les Portugais commerçaient avec les Chinois. Le terme  « thé », à l’origine des mots anglais, français, espagnol et italien vient du port de Min Nan, de la province maritime de Fuijan, où les nations européennes étaient en contact avec la Chine.

C’est d’ailleurs dans la deuxième partie de Légère amertume que l’on en sait un peu plus sur l’origine du thé, un processus gardé secret par l’empire chinois, uniquement connu au Japon et en Corée. Au milieu de l’expansionnisme de l’impérialisme britannique au 19ème siècle, la reine Victoria a envoyé, en 1848, le botaniste Robert Fortune à la découverte des secrets du thé chinois. Dans une mission digne de grands noms de l’espionnage, Fortune s’est déguisé en riche propriétaire terrien et est allé sur le territoire chinois à la recherche de plantations de thé. Là, il a réussi à démêler les processus d’horticulture et de fabrication de la plante, introduisant sa culture avec succès en Inde et créant une habitude que nous voyons maintenant comme « anglaise » : le thé de l’après-midi. Le contrôle de la commercialisation de la plante a été le déclencheur principal des soi-disant guerres de l’opium, qui ont eu lieu entre les années1840 et 1850. Les différends entourant le thé au 19ème siècle y sont également comparés à ceux des diamants de sang à la fin du 20ème siècle.

Le troisième chapitre montre l’origine mythique de la boisson en Chine à travers l’histoire de l’empereur Shennong, considéré comme le père de l’agriculture chinoise et le découvreur du thé, qui remonte à quatre millénaires.

Comme le thé, la propre production de la bande dessinée est, disons, transnationale. A l’origine, Légère amertume a été publié en 2019 au sein de la collection L’Harmattan-BD, dirigée par Christophe Cassiau-Haurie, dédiée à la bande dessinée d'Afrique ou d’auteurs nés sur le continent. Il s’agit du premier roman graphique africain publié par Skript Editoria, qui vise à amener plus de bandes dessinées du continent africain au Brésil, comme expliqué dans le post-scriptum de l’éditeur de bandes dessinées et chercheur Márcio dos Santos Rodrigues. Dans des travaux antérieurs, les scénaristes Elanni et Djaï ont participé à une adaptation en bande dessinée de nouvelles de l’écrivain Malcolm de Chazal, originaire de Maurice, dans le cadre du recueil Morne Plage également publié par L’Harmattan-BD en 2016, qui réunissait des auteurs mauriciens et malgaches.

Koffi Roger N’Guessan est un auteur de bande dessinée, illustrateur et professeur des Beaux-Arts né en Côte d’Ivoire. Dans la même collection dirigée par Cassiau-Haurie, il publie Milles mystères d’Afrique/Séductions (2013), Les Fins limiers (avec Cassiau-Haurie, 2016) et Chaka (avec Jean-François Chanson, 2018), en plus de participer à l’anthologie Nouvelles d’Afrique (2014). Un fait curieux à propos de Légère amertume est que, à l’origine, la bande dessinée aurait dû être illustrée par Malika Dahil (connue pour être la première artiste de bande dessinée féminine du Maroc), qui vit à Manaus, la capitale de l’Amazonas, depuis 2016, avec son mari brésilien, l’artiste également bédéiste Eunuquis Aguiar – l’édition soignée de Skript Editoria inclut les planches encrées de la dessinatrice marocaine.

En plus de nous renseigner sur la production croissante de thé dans les terres africaines, Légère amertume nous montre comment le continent est également fertile dans la création de BDs, qui, nous l’espérons, arriveront de plus en plus au Brésil.

Légère amertume n’est que la première gorgée d’une production riche et diversifiée venant d’Afrique que nous devrions mieux connaître.

dimanche 5 décembre 2021

Noël au Brésil


Légère amertume (une histoire du thé), ou plutôt Ligeiro amargor (uma história do chá), continue son bonhomme de chemin de l'autre côté de l'Atlantique.

Après un financement participatif plus que réussi, nous  venons d'apprendre avec bonheur que l'album vient de se retrouver dans la liste des meilleures bandes dessinées de l'année publiées au Brésil, selon "Quatro Cinco Um", un des  magazines littéraires de référence* du pays.

"Quatro Cinco Um" signifie 451 en français et fait directement allusion au Farenheit 451 de Ray Bradbury, c'est à dire la température à laquelle brûlent les livres. Cette référence nous paraît résonner particulièrement fort dans le Brésil actuel.

En tout cas, imaginer que notre album puisse être un des cadeaux sous un sapin de Noël au Brésil est une chose que nous ne pouvions imaginer lorsque ce projet a démarré et cette pensée nous enchante !


* Selon nos contacts à Skript Editora, la maison d'édition brésilienne de Légère amertume, Quatro Cinco Um est la revue littéraire la plus importante du Brésil.

dimanche 2 mai 2021

Ligiero amargor: 374% !

La période du financement participatif de Ligeiro Amargor: uma História do Chá est maintenant close, avec 374% de l'objectif atteints.

Un grand merci à nos futurs lecteurs brésiliens! :)

dimanche 25 avril 2021

" Uma entrevista com Koffi "

La date de fin de la campagne du financement participatif pour l'édition brésilienne de Légère amertume (une histoire du thé) s'achève à la fin du mois. Mais nul suspens ici, l'objectif a déjà été dépassé de plus de 200% et la publication de Ligeiro Amargor: uma História do Chá par Skript Editora ne fait plus aucun doute. :) * joie*

C'est dans le cadre de cette sortie imminente que l'ami Koffi Roger N'guessan a été interviewé il y a peu par le site web brésilien Afro Nerd et vous retrouverez l'entretien en question dans sa version originale ici.

Que les francophones non-lusophones soient rassurés, nous leur avons concocté une traduction en français juste en dessous. Bonne lecture à tous !



Koffi, comment s'est passé votre premier contact avec la bande dessinée? Avez-vous beaucoup lu dans votre enfance ?

Mon premier contact avec la bande dessinée remonte à mon enfance, depuis l'école primaire. A cette époque, au début des années 80, mon environnement était rempli de bandes dessinées, des petits formats comme Blek, Akim, Zembla, Tex, Rodeo; des bandes dessinées mettant en vedette des super-héros américains tels que Flash, Superman, Spider-Man, Iron Man, Hulk ; le  Journal de Mickey, quelques albums à couverture rigide des Quatre As, Lucky Luke, le magazine africain KOUAKOU, distribué gratuitement aux étudiants chaque année. Il y avait plusieurs magazines et journaux locaux dans lesquels ils avaient des sections consacrées à la bande dessinée.

En plus de la lecture, je passais la plupart du temps à dessiner certains personnages et des scènes de dessins animés.

Pour la plupart des lecteurs brésiliens, la bande dessinée africaine était ou est presque inexistante. Pouvez-vous nous dire comment vous voyez le marché africain de la bande dessinée en quelques mots ?

La bande dessinée africaine existe depuis des décennies, mais souffre d'un réel manque de visibilité sur le marché local et international. On voit ici très peu de bandes dessinées d'auteurs africains sur les étagères des grandes librairies. Mais ces dernières années, nous avons assisté au début d'une floraison des sorties d'albums d'auteurs africains sur le marché international et cela devrait progressivement avoir un impact sur le marché africain. Il y a aussi des festivals sur le continent qui prônent la visibilité de nos productions, comme le festival d'Alger, les Cocobulles en Côte d'Ivoire, le festival Mboa au Cameroun, le festival Bilili BD au Congo Brazzaville, Kalankadi au Mali... les festivals hors du continent qui offrent également une place importante à la bande dessinée africaine, notamment le festival d'Angoulême en France et le salon du livre de Genève en Suisse. Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour développer le marché africain de la bande dessinée. Nous sommes sur la bonne voie, en hausse en termes de production et de visibilité. Et le marché brésilien est aussi une réelle opportunité pour nous.

Quand avez-vous réalisé votre premier projet de bande dessinée ? Est-ce que celui-ci a correspondu à vos attentes ?

Ma première bande dessinée, intitulée Mille Mystères d'Afrique et Séductions, est sortie le 30 juillet 2013 en France dans la collection de bandes dessinées L’Harmattan-BD dirigée par Christophe Cassiau Haurie. Mes premier pas en tant qu'auteur dans le monde de la bande dessinée, ça a été pour moi comme ceux de l'homme sur la lune. Au départ, j'avais conçu ce projet pour le publier ici en Côte d'Ivoire, d'autant plus que le sujet traité dans la partie Séductions était d'actualité et enseigné dans nos lycées et collèges. Comme je n'ai pas pu trouver d'éditeur pour mon projet sur place et que je savais encore moins comment fonctionnaient l'auto-édition et la distribution, j'ai profité de l'opportunité que m'offrait Christophe pour donner vie à ce projet. Ce fut un vrai bonheur pour moi, la réalisation d'un rêve que j'avais depuis l'enfance. Je pensais que ce serait très difficile de faire connaître cette première bande dessinée au public de mon pays, mais c'était l'inverse, sur les réseaux sociaux, les lecteurs sont progressivement devenus fidèles à mes productions, à partir de cette première bande dessinée.

Skript Editora a décidé d’éditer l'une de vos œuvres les plus récentes au Brésil: Légère amertume - Une histoire du thé. Qu'est-ce que ça fait d'être publié ici au Brésil ?

Les scénaristes, Djaï & Elanni, et moi avons été agréablement surpris par le choix de Skript Editora pour l'édition brésilienne de notre album Légère amertume - Une histoire du thé. C'est un grand honneur et un plaisir profond de savoir que cette bande dessinée aura de nouveaux lecteurs en dehors de la région francophone.

La consommation de thé en Afrique de l'Ouest, comme ailleurs, je crois, est un moment de partage, de convivialité et d'échange, ce sont les mêmes valeurs que nous aimerions partager avec les lecteurs brésiliens à travers de cet album.

Légère amertume - Une histoire du thé est une bande dessinée intéressante, car on peut y découvrir l'histoire du thé sous un angle différent. Comment s'est passée l'expérience de travailler sur ce travail, à la fois en termes de références et de recherche ?

La qualité de la recherche est avant tout le résultat du travail des deux scénaristes qui ont conçu cette histoire dans les moindres détails. Ils m'ont fourni de nombreuses images et références bibliographiques pour mieux traduire l'histoire en dessin. Ils ont même réussi à s'adapter, à intégrer mon environnement et ma très petite expérience du thé dans le scénario. Je les ai trouvés particulièrement professionnels. Ce fut une expérience nouvelle et très enrichissante de travailler avec eux sur ce projet.

Connaissez-vous des bandes dessinées brésiliennes ? Si oui, lesquelles aimez-vous le plus ?

En général, en Afrique francophone, nous avons l'habitude de lire des super-héros américains, des petits formats, de la BD franco-belge, des Disney et des mangas. Depuis mon contact avec Mordo Rodrigues, j'ai personnellement commencé à découvrir les bandes dessinées brésiliennes sur le site Catarse et Skript Editora. Ma curiosité m’a même mené un peu plus loin au travers de recherches d'images en ligne, et j'ai découvert de belles productions, des beaux-arts, j'espère un jour les lire s'il y a des versions en français.

Le projet d'édition de bandes dessinées africaines au Brésil est une excellente opportunité pour vous de découvrir les œuvres africaines là-bas, et d'autre part, si possible, nous apprendrons à connaître la bande dessinée brésilienne en Afrique francophone également.

Si vous pouviez recommander d'autres œuvres originales du continent africain à publier au Brésil, lesquelles recommanderiez-vous?

L'Afrique regorge d'excellents auteurs avec des bandes dessinées magnifiques et inspirantes, certaines publiées sur le continent africain et d'autres produites en Europe, plus précisément en France. Avec les albums d'auteurs africains de renom tels que Barly Baruti, Albert Tshisuaka, Thembo Kash, Serge Diantantu, Bathy Asimba, Benjamin Kouadio, Marguerite Abouet, Didier kassai, Simon Pierre Mbumbo ... je recommanderais sans hésiter les albums de la collection L’Harmattan BD. C'est une collection qui regorge d'auteurs africains de différents pays, chacun avec son propre style, ses sensibilités et ses histoires. En quelque sorte, c'est un excellent et important vivier de la bande dessinée africaine en termes de représentativité. Jusqu'ici avec 39 albums, je peux citer par exemple le récent "Les Dogues Noirs de l’Empire" de Massiré Tounkara, les albums sur les aventures de "Alphonse Madiba dit Daudet" d'Al'Mata avec le scénario d'Edimo Christophe, Laff Lafricain de Gunther Moss et, bien sûr, tous les autres qui sont tout aussi beaux que ceux que j'ai mentionnés.

dimanche 11 avril 2021

L'exposition Virtuelle "BD en Afrique"

Il y a quelques jours le Festival de BD d'Angoulême a annulé son édition de juin 2021 en raison de la crise sanitaire. Ce n'est bien sûr pas un cas isolé, tous les salons dans tous les domaines, qu'ils soient culturels, industriels ou autres, annulent ou reportent leur édition mois après mois et les expositions virtuelles se multiplient.

C'est justement de l'une de ces expositions d'un nouveau genre dont on voulait vous parler aujourd'hui, celle de la Médiathèque de Jaude à Clermont-Ferrand qui a pour sujet la BD en Afrique.

On pourra y assister, depuis l'écran de son ordinateur ou de sa tablette, à une visioconférence de Christophe Cassiau-Haurie, le 23 avril à 18h, qui livrera un panorama de la BD en Afrique, et à deux masterclass en ligne, de Didier Violé et de l'ami Koffi le 24 avril à 17h.

Sans attendre, vous pouvez vous d'ores et déjà vous rendre  sur le site où sont exposées, de façon particulièrement dynamique, des planches de ces deux artistes, dont quelques unes de Légère amertume (une histoire du thé) qui sont particulièrement chères à notre coeur.

Bonne visite virtuelle !




lundi 18 janvier 2021

Ligeiro Amargor: uma História do Chá

Sincèrement, on ne croyait pas que cela se ferait si vite, même si on savait que les éditeurs discutaient ensemble depuis quelques temps, mais voilà c'est officiel depuis une huitaine de jours: Légère Amertume (une histoire du thé) va très certainement bénéficier d'une version brésilienne d'ici juin 2021  (d'où le titre de ce post).

Cette dernière devrait inclure en bonus les planches encrées qu'avaient réalisées Malika Dahil à l'origine du projet et que nous vous avions présentées ici.

C'est, bien entendu, une très grande joie pour nous de prolonger cette aventure, en particulier dans une langue étrangère.

Le projet est pour l'instant ouvert au financement participatif via ce site et a déjà atteint 88% de l'objectif affiché.

Nous allons suivre tout ça de près et on vous en reparle bientôt !

mercredi 24 avril 2019

Légère Amertume: Des avis et des critiques

Voilà déjà plus 100 jours que Légère Amertume (une histoire du thé) est sortie et on a voulu recenser les avis et critiques parus dans le sillage de sa parution.

En plus des avis des lecteurs (chéris entre tous !) sur les gros sites de librairie en ligne (Fnac.com et Amazon - mais n'oubliez surtout pas votre libraire de quartier !), on a pu dénicher quelques critiques fort sympathiques sur des blogs (les chroniques de Lee Ham, le blog de Grégoire de Tours et Life&Farms) ainsi que deux émissions de radio où la lecture de notre BD avait été conseillée (La Fabrik et Culture Prohibée).

Vous trouverez tout ça en cliquant sur les liens hypertextes ci-dessus.

En tout cas, un grand merci à tous pour vos retours positifs. Ca donne évidemment envie de s'y remettre ! ;)



dimanche 24 février 2019

Légère Amertume: Une autre illustration du projet

Début 2016, avant de prendre contact avec Koffi et avant que celui-ci monte dans le bateau avec nous pour mener à bien le projet "Légère Amertume", nous étions initialement en contact avec Malika Dahil pour illustrer cet album.
Entretemps, Malika est partie, pour son plus grand bonheur, vers d'autres cieux et a ajouté Aguiar à son nom de famille. Mais il nous reste quelques traces de notre début de collaboration, en l'occurrence ses 4 premières planches encrées.

En discutant avec Jean-François Chanson lors du dernier Festival d'Angoulême, il nous a paru intéressant de mettre en parallèle les planches de Koffi et celles de Malika, histoire de montrer comment chaque dessinateur mettait "à sa sauce" le descriptif de mise en page et de découpage fourni par les scénaristes.
Jean-François connaît bien ces deux dessinateurs, il était au scénario de "Chaka d'après l'œuvre de Thomas Mofolo" avec le premier et à celui de "Lamsari et le trésor des Oudayas" avec la seconde.

Pour en revenir à "Légère Amertume", voilà à droite les 4 premières planches réalisées par Koffi et à gauche celles dessinées par Malika.






mercredi 9 janvier 2019

Légère Amertume: C'est aujourd'hui !

Grand moment : Notre BD Légère amertume (une histoire du thé) parait aujourd'hui, le 9 janvier 2019 !

On peut bien sûr la trouver chez les libraires (ou la commander s'ils ne l'ont pas en stock) ou dans les différents sites de vente en ligne. Pour vous décider à vous la procurer, voilà le résumé  que l'on peut lire en quatrième de couverture:

Découvrez l'histoire du thé dans le monde, depuis sa découverte en Asie jusqu'à son expansion en Afrique au travers de la vie d'Adjoua, femme indépendante née au milieu du XXème siècle en Côte d’Ivoire.  A la fois roman graphique historique et chronique fictive douce-amère, « Légère Amertume (une histoire du thé) » transporte le lecteur au cœur de plusieurs continents et de plusieurs époques sur les traces d’un breuvage mythique, culturel et globalisé : le thé.



De notre côté, nous n'avons pas encore reçu nos exemplaires papier et ça ne serait tarder mais on a eu des photos des albums pour nous prouver leur existence ;)



Au delà des personnes qui nous entourent et qui nous ont patiemment amené leur soutien pour que ce projet arrive à son terme, nous tenions à remercier toute l'équipe de  l'Harmattan BD pour leur superbe travail, Christophe Cassiau-Haurie pour sa confiance et l'ami Massiré qui a été l'instigateur de notre rencontre avec Koffi.





dimanche 9 décembre 2018

Légère Amertume: la couverture définitive

La voilà la couv' définitive de Légère amertume (une histoire du thé, telle qu'elle a été envoyée à l'imprimeur !
Il s'agit pour être précis de la "première de couverture" et de la "quatrième de couverture" comme vous pouvez le voir ci-dessous. Nous sommes très contents et très fiers du résultat, et surtout impatients de recevoir les premiers exemplaires imprimés.





dimanche 11 novembre 2018

Légère Amertume : la planche 20

Dans un post récent, nous vous avions parlé de la difficulté pour le(s) scénariste(s) et le dessinateur de transformer les écrits (aussi précis soient-ils) du/des premiers en illustrations réalisées par le second.
Force est de constater qu'encore une fois la méthode a fonctionné, et même fichtrement bien fonctionné, car l'album "Légère Amertume (une histoire du thé)" est maintenant complètement finalisé (ô joie !). Les principaux ajustements ont été faits et il ne reste plus que quelques micro ajustements et une dernière lecture avant tirage.
Sur une bonne idée de la maison d'édition, un ajout de dernière minute a été fait pour compléter l'ouvrage en annexe à la bande dessinée elle-même, mais on vous en parlera plus longuement lors d'un prochain post.

Comme nous avions commencé à vous en montrer les esquisses dans le post mentionné au début de cet article, voici la planche n°20 finalisée. Cela permet aussi de se rendre compte de l'excellent travail abattu par Koffi.





dimanche 14 octobre 2018

Légère Amertume: 4ème de couverture

"Légère Amertume (une histoire du thé)" avance très vite. Nous serons en mesure de vous donner sous peu des dates de parution et nous en sommes très contents :)

En ce moment, on peaufine la chose et on discute des projets de couverture.

Voilà l'illustration choisie pour l'instant pour la 4ème de couverture, dessinée spécifiquement pour cela par Koffi.

dimanche 9 septembre 2018

Légère Amertume: de la photo au dessin

La dernière fois, nous vous avons parlé de la difficulté du passage de la description écrite au dessin. Pour ce projet, nous avons aussi évidemment utilisé la photographie en recherchant des illustrations ça et là pour alimenter l'imaginaire de Koffi.
Et, quelquefois, lorsqu'il a fallu être très précis, nous avons même sorti l'appareil photo pour un shooting, comme cela a été le cas pour les planches sur le Gong Fu Cha.

Le Gong Fu Cha est une méthode chinoise traditionnelle, plutôt précise, pour faire le thé et il nous est paru préférable d'aborder cette partie là d'une façon assez minutieuse (si vous voulez en savoir plus, il va falloir attendre que "Légère Amertume" soit éditée ;) ).

On a donc pris le temps de prendre nous-mêmes en photo les étapes de la méthode en question, une à une, et d'envoyer le tout à Koffi.

Il faut savoir que le Gong Fu Cha utilise en général différents ustensiles assez typiques, dont des petites théières en argile locale. Voici donc l'objet original en photo plus haut et sa version dessinée par Koffi en dessous. Bluffant, non ?







dimanche 8 juillet 2018

Légère Amertume : de l'écrit au dessin


On vous a déjà parlé, au travers d’une correction de bug, de la nécessité de relire attentivement le travail des uns et des autres. D’ailleurs, quand on y pense, les artistes qui travaillent seuls doivent faire de grands efforts pour parvenir à se relire aussi minutieusement étape après étape.
Nous allons entrer un peu plus dans ce processus de relecture en vous proposant un second exemple issu de la réalisation du chapitre 2 de "Légère Amertume".

Abordons ici la manière dont on passe de l’écrit au dessin. Si vous lisez la description ci-dessous de la case B1 de la planche 20, vous pouvez voir deux éléments intéressants, d’une part « on comprend » et d’autre part la mention d’un gars à la proue du bateau au premier plan. Vous avez là l’exemple type de plusieurs stupidités d’écritures.


On ne doit pas « comprendre », au sens de deviner, pour une telle image, cela doit être vu immédiatement. Il  y a ici une mauvaise description de l’action, de son effet en tout cas.
Le point le plus grave est sans aucun doute le personnage. En effet, étant donné l’échelle de l’action et ce qui s’y déroule, le personnage en question serait tout petit pour le lecteur et son action n’aurait aucun sens (elle ne rendrait en rien le tout plus lisible et comme il ne s’agit pas d’un personnage récurent de l’histoire aucune curiosité ne viendrait s’y greffer).
Troisième élément assez stupide, pour « remplir » la case pleinement il faudrait que le bateau au premier plan remplisse une énorme partie de la case, ce qui nuirait à la lisibilité et risquerait de fausser l’angle de lecture.

Heureusement, Koffi a intuitivement compris les problèmes posés par ces trois éléments en conservant un angle de lecture optimal et en profitant du vide de la case pour glisser un gros plan sur le personnage avec sa longue vue. De plus, ce n’est pas rien, la présence en plan serré du dit personnage vient renforcer l’impact du texte.


Quand les scénaristes reçoivent un tel ajout, ils sautent au plafond de bonheur (réellement) et prennent ensuite le temps de corriger l’angle de longue vue pour le rendre plus horizontal afin d'améliorer encore la lisibilité.




Le scénario n’est pas, selon notre opinion, une liste de courses à suivre. C’est avant tout le point de rencontre de différentes lectures et interprétation, le résultat final étant bien souvent le juste milieu de ces lectures convergentes.

dimanche 13 mai 2018

Légère Amertume: la deuxième planche encrée et en couleurs

La première planche avait permis la mise en place du décor (à savoir Abidjan en 1954). Elle s'était terminée sur une petite fille, Adjoua, revenant de l'école.

Cette seconde planche sert essentiellement de transition entre la vue générale de la ville et la maison où habite l'héroïne.
La rencontre anecdotique avec le bonhomme qui fume une cigarette (dont on avait parlé dans le post précédent) permet d'amener le premier ressort narratif de l'histoire, à savoir le chagrin d'Adjoua.

C'est ce dernier élément qui amène le lecteur à tourner cette seconde page pour découvrir la suite de l'histoire.

dimanche 15 avril 2018

Légère Amertume : un strip de la planche n°2

http://www.lacaseblanche.com/2018/03/legere-amertume-la-planche-n1-terminee.htmlDans la première planche, Adjoua rentre songeuse de l'école, cartable au dos. Le premier strip de la deuxième planche se focalise alors sur un personnage annexe que notre héroïne croise sur le chemin vers sa maison. Le bonhomme semble toiser Adjoua, avant de lui décocher son plus beau sourire.

Les dessins ci-contre reprennent le strip en question, du crayonné à la version finale, en passant par la phase d'encrage, ce qui permet de se rendre compte des modifications à chaque étape. 
Visuellement, la troisième case varie beaucoup, dans le but de rendre le personnage du vieux bonhomme sympathique malgré sa dentition aléatoire. De la version crayonnée à celle encrée, son sourire s'est affermi et ses yeux se sont fermés. Lors de la mise en couleur, Koffi a ajouté des rayons autour de la tête pour accentuer l'effet radieux du bonhomme.

Détail amusant, la cigarette du gars avait disparu on-ne-sait-pas-trop-pourquoi entre la première case et la deuxième. Le bug n'a été repéré et corrigé que lors de la finalisation de la planche.







dimanche 18 mars 2018

Légère Amertume: la planche n°1 terminée





Voilà donc la toute première planche dessinée par Koffi pour l'album "Légère Amertume (une histoire du thé)".

Le découpage est du type "classique" pour une première planche d'un album, à savoir que son principal objectif est d'introduire le décor et de situer l'histoire pour le lecteur.

Nous sommes donc à Abidjan en 1954 et la petite fille qui apparaît, sac sur le dos, dans la seconde case n'est autre que notre Adjoua, version enfant, rentrant de l'école.

Sur son chemin, elle passe près d'un groupe d'hommes occupés à discuter sous un arbre tout en dégustant un verre de thé: c'est ce qu'on appelle le "grin" en Afrique de l'Ouest.




dimanche 14 janvier 2018

Légère Amertume: Projet accepté !


On le sait depuis quelques semaines mais ça fait toujours bien de commencer l'année avec une bonne nouvelle ;) : "Légère Amertume" a été acceptée par L'Harmattan BD et la maison d'édition a déjà prévu une arrivée sur les étals des libraires avant la fin 2018.

C'est pour nous une très grande joie d'aller de l'avant avec Koffi sur ce second projet et de le voir se concrétiser sous sa plume.
Nous avons déjà dû esquisser un draft de couverture pour le dossier de présentation à l'éditeur. Du coup, on vous le montre ci-contre pour la version crayonnée et ci-dessous en plus grand (parce qu'elle le vaut bien) la version encrée.

C'est bien sûr Adjoua qui y tient le haut de l'affiche !










 
 
 


dimanche 17 décembre 2017

Légère Amertume: Adjoua âgée

A la décrire de loin, sans la connaître, on pourrait penser à Adjoua comme d'un monument de sagesse tranquille. A la sortie de l'adolescence, elle a en effet su transcender la promesse d’un avenir réglé et alangui pour mieux incarner les utopies d’une jeunesse éprise de liberté, de connaissance, d’émancipation et de futur.
 
Dès lors, à l'heure où ses tempes se sont fait définitivement grises, on pourrait la croire parvenue au recul bienfaisant, emplie de bonne parole, une tarte aux pommes prête à mettre au four. Ce serait bien mal la connaître.
 
Le poids de son appareil photo, même devenu numérique, pèse certes plus lourd sur ses épaules, mais cela ne l’empêche pas de continuer de visiter le monde et ses alentours.
 
Chaussée de tennis, le regard vif et malicieux, Adjoua n’a rien de l’abonnée aux circuits touristiques lambdas, elle a encore besoin de rencontrer les autres, de graver sur la pellicule ces réalités que le modernisme et le béton veulent à tout prix faire disparaître.
 
La sagesse et le repos attendront encore un peu, il reste tant de chose à voir.

dimanche 19 novembre 2017

Légère Amertume: Adjoua adulte

Adjoua a bien grandi. Désormais c’est une adulte responsable, d’aucuns diraient tête brûlée ou en mal d’amour, elle se qualifie d’engagée.
 
Après une enfance aux accents de miel, Adjoua a découvert le monde moderne et sa brutalité au lycée. L’ouverture à la politique qui se conjugue avec la censure, la volonté de changer le monde pour faire comme dans les romans. Bousculer le monde fut longtemps son seul idéal.
 
Au fil des ans et des désillusions, Adjoua a compris que pour changer le monde, il fallait déjà le connaître et, pourquoi pas, le faire connaître. Ses idéaux se sont mués en connaissance, elle a su prendre du recul en même temps qu’elle passait la sangle d'un appareil photo autour de son cou.
 
Grand reporter, c’était le rêve d’une vie, pouvoir crapahuter dans l’horizon rêvé, en tant que femme en plus. C’est sûr elle revenait moins à la maison, la cuisine semblait bien vide sans sa mère.
 
Mais le thé ça se transporte et puis il y a ces conflits, ces exactions, ces abus à quatre coins d’une Afrique que l’Occident continue de replier dans la misère et l’archaïsme.
 
Non, décidemment, le monde doit savoir.