Le confinement est une période propice à la lecture; heureusement, juste avant les restrictions actuelles de déplacements, nous avons pu nous procurer Les dogues noirs de l'empire: La force noire, le dernier album de Massiré et de Christophe Cassiau-Haurie.
Il s'agit ici d'une bande-dessinée historique, domaine dans lequel Christophe Cassiau-Haurie a déjà prouvé son savoir-faire*, qui décrit le début de la conquête des colonies allemandes en Afrique de l'Ouest par la France et l'Angleterre.
En 1914, celle du Togoland, actuel Togo, ne dura que quelques jours au bout desquels les faibles troupes allemandes en présence furent forcées à déposer les armes. Cette capitulation permit à l'Angleterre et à la France de concentrer leur force sur l'invasion du Kamerun, l'actuel Cameroun, et en particulier sur la prise de Douala, où la présence militaire allemande était bien plus conséquente.
Le scénario respecte naturellement la chronologie des faits réels auxquels on assiste principalement au travers des yeux de Bakary, jeune homme de l'ethnie Kabyé, contraint à s'enrôler dans l'armée française.
Le scénario respecte naturellement la chronologie des faits réels auxquels on assiste principalement au travers des yeux de Bakary, jeune homme de l'ethnie Kabyé, contraint à s'enrôler dans l'armée française.
L'album a le mérite de mettre en lumière l'impact qu'a pu avoir la première guerre mondiale sur les peuples colonisés par les puissances européennes: on se bat et on meurt pour telle ou telle nation lointaine en fonction de considérations aberrantes (ici un simple ruisseau faisant office de frontière sur les cartes des colons).
Le trait de Massiré est particulièrement précis et apporte du crédit historique au récit. Certains angles de vue choisis pour dessiner les paysages sont admirables et permettent en seul coup d'oeil de rendre compte de vastes scènes de bataille (on vous en a déjà parlé ici).
Pour finir, la postface écrite par Christophe Cassiau-Haurie donne quelques précisions sur l'histoire et les principes de la colonisation "à l'allemande". Pour sûr, il y a encore là matière à histoire à raconter et on espère que cela sera pour un autre tome…
* On pense à "Bissette élu député", bande dessinée sur l'après-abolition de l'esclavage en Antilles françaises, mais aussi, à sa façon, au célèbre 'Madame Livingstone" avec Barly Baruti.
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