mardi 20 novembre 2012

L'art invisible

 
Si vous vous intéressez à la bande dessinée d’un point de vue artistique, vous savez qu’il va vous falloir vous armer d’une bonne couche de kevlar. Passer outre les tenanciers de « l’art pour l’art » qui adorent parler d’ouverture d’esprit tout en citant leurs cours de façon mécanique et faire preuve de mépris à l’égard de la « culture populaire », esquiver les tenanciers de l’underground (ceux qui ne jurent que par l'expérimental) et, d'autant plus si vous êtes réfugiés au sein d'une faculté, louvoyer entre les écueils de la lecture linguistique (Saussure nous n'avons rien contre toi). Au milieu de cet océan de marasme et, il faut bien le dire, d'idioties en tous genres, il existe un îlot d'intelligence, de bon sens, de logique, d'humour, de simplicité, de complexité, il existe : Scott McCloud.


A la suite de Will Eisner et de quelques autres, McCloud a su prendre à bras le corps l'objet conceptuel (mais pas que) "bande dessinée" pour le décortiquer, sans le casser, et nous rendre accessibles des réflexions capitales.
Au-delà de la nécessaire mise en mots et en images d'idées fondamentales sur le média en question qui nous a marqués et continue de le faire, c'est le fait qu'il pointe du doigt (avec force et pertinence) l'importance de la "gouttière" entre les cases, de cet espace qui permet le mouvement, la continuité et la liberté d'imaginer aux lecteurs.

Notre projet de bande dessinée s'appelle La Case Blanche, mais il aurait tout aussi pu s'appeler La Grande Gouttière, rien que pour rendre justice à tout ce que nous a inspiré l'Art Invisible de McCloud. 

1 commentaire:

  1. Toua fait d'accord concernant "L'art Invisible" pour moi c'est devenu une référence...Concernant Will Eisner (que j'aime beaucoup) son livre "le recit graphique" fut décevant...

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