dimanche 26 mai 2013

Way down in the hole

 
Un braqueur de dealers, noir, gay et armé d’un fusil à pompe descend une rue en sifflotant une comptine pour enfant tandis que tout le monde s’écarte sur son passage. Cette image ira jusqu’à marquer le président actuel des USA.
Elle est extraite de la série télévisée The WireSur Ecoute » en français). Et si vous ne la connaissez pas, sachez que vous n’êtes pas seul(e) car elle reste largement méconnue encore aujourd’hui, même si les critiques en parlent désormais avec respect et déférence. 

Pour beaucoup, on retient des 5 saisons que compte la série une large palette de situations (sociales entre autres) et de personnages marquants. Mais au-delà de l’aspect presque documentaire de l’œuvre, c’est le travail d’écriture fantastique réalisé par ses auteurs, David Simon et Ed Burns, qui nous a scotché. 
Surtout que The Wire ne propose rien moins que d’explorer le fonctionnement d’une ville américaine sous toutes ses coutures (Baltimore en l’occurrence). C’est dire la complexité du sujet abordé.


Nous avons beaucoup échangé sur cette série, sur la façon de traiter certaines scènes ou sur les choix scénaristiques. Construire un personnage charismatique comme Jimmy McNulty lors de la première saison pour le mettre au second plan par la suite, cela prouve la force d’écriture et de conviction des créateurs (et les preuves du même genre sont nombreuses mais les dévoiler tiendrait du spoiling). Et puis la crudité du ton ou bien l’homogénéité de l’ensemble furent aussi d’indéniables modèles.


Beaucoup de séries à succès se perdent en conjectures, en rajouts inutiles pour faire durer le plaisir. Les scénaristes actuels ont des recettes, excellentes pour la majorité car elles titillent l’intérêt du spectateur mais elles finissent tôt ou tard par lasser par leur récurrence, par leur côté « méthode appliquée ».
Rien de tout cela dans The Wire. Ici rien ne dépasse, rien n’est extravagant, rien ne va vers la surcharge, aucun esprit de concession ne transpire, tout fait sens. Comment ne pas être ébahi d’admiration par ce style d'écriture précis, sans compromis qui se dégage des quelques 60 heures de l’ensemble de l’œuvre ?



Sans avoir l’ambition de générer autant de personnages, de situations, d’intrigues que la série peut en proposer (et dieu sait qu’elle en propose) il nous a très vite semblé que nous ne devions pas seulement proposer une « bonne idée » et un personnage fort, mais faire vivre tout un contexte. Chacun des éléments contenus dans La Case Blanche a été ainsi le fruit d’une lente maturation, de réflexions, de discussions ; chaque détail compte, tous les détails comptent.

Si vous ne connaissez pas The Wire, sa vision est vivement conseillée. Si vous connaissez déjà cette série, la revoir est vivement conseillée.




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